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Midgard State
1 mars 2005

Hail to the thief, radiohead.

On se demandait bien à quoi allait pouvoir ressembler Hail to the thief, après avoir traverser les contrées désolées de Kid A et d'Amnesiac. le groupe avait promis de revenir à quelque chose de plus pop, avec plus de guitare. Le spleen qui avait hanté profondément le groupe depuis OK computer allait t-il laisser place à une pop plus légère, les guitares électriques flamboyantes de the bends allaient-elles reprendre le devant de la scène? On savait surtout qu'il était vain d'essayer d'imaginer la prochaine évolution de ce groupe habitué aux métamorphoses les plus inattendues.

Hail to the thief s'avère plus accessible, moins expérimental, que les deux opus précédents, où la production torturée entretenait une atmosphère étrange et claustrophobe. Le premier morceau, le jouissif 2+2=5 sonne comme un retour à une musique plus directe, plus en chair, sorte de petit manifeste de la ligne directrice de ce nouvelle album. Mais de sa plongée en apnée dans les volcans de Kid A, Thom Yorke et ses confrères ont ramené des joyaux à la noirceur envoûtante, et l'innocence de Pablo Honey ne pointera pas le bout de son nez. L'album est un effectivement un retour à certaines sources, dans son rapport moins conflictuel à la guitare et à la voix que sur les deux précédents disques, et pourtant le groupe continue à aller de l'avant, innovant une nouvelle fois dans une direction inédite. Des chansons pleine de clarté et d'espace, une fraîcheur étonnante de la part d'un groupe dont les membres jouent ensemble depuis une quinzaine d'année, un album où le plaisir des musiciens est palpable et communicatif. Radiohead a cette fois ci passé peu de temps en studio, et cette approche plus libérée se sent réellement.

La voix de Thom yorke a atteint un nouvelle maturité, véritable sublimation de sa technique de chant. elle atteint ici une aisance, une présence et une luminosité éclatantes. Plus brillante que jamais, elle survole avec virtuosité les paysages vierges d'Hail to the thief. Thom Yorke semble avoir fait la paix avec sa voix, qu'il cachait parfois sur les deux disque précédents derrières des effets étranges et qui semblait au bord de la rupture sur des morceaux comme "living in a glasshouse"ou "pyramid song". C'est donc une belle surprise que d'entendre ce chant totalement décomplexé, maîtrisé, limpide et fluide. Les mélanges entre voix de tête et voix de poitrine se font avec une agilité encore plus bluffante qu'à l'accoutumé, tant la frontière entre les deux s'est atténuée.

L'album regorgent de chansons aux architectures minutieuses et au savoir faire impeccable. Les chansons électroniques constituent les temps faibles du disque mais sont en revanche habitées par des mélodies shamaniques imparables. Les morceaux tels que "there there", investi peu à peu d'un souffle épique, ou 2+2=5; nous rappellent que radiohead a une science rare de la structure, qu'on retrouve aussi dans les morceaux comme "Go to Sleep" (pour son virage après la première minute), we suck Young blood (sa subite transe emmenée par un piano possédé);ou dans les envolées lyriques de "a wolf at the door". Ils font partie de ces trop rares groupes capable de surprendre régulièrement leurs auditeurs, capable de faire dérailler à tout instant la mécanique huilée de leurs morceaux, pour nous offrir au cœur d'une chanson un instant de musique indomptée. Radiohead a donc tourné brillamment une nouvelle page de son histoire, et à l'écoute de ce disque, on comprend qu'ils se trouvent au carrefour de nouvelles possibilités excitantes. Il ne s'agit pas seulement d'un nouvel album, mais sans doute d'une nouvelle période pour le groupe, qui paraît plus fiévreux et créatif que jamais.

Pong

 

Comment radiohead parvient-il à renouveler son inspiration?

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Commentaires
P
ça fait toujours plaisir!
C
terrible ton blog, vive radiohead !!!<br /> et Muse !!!
Midgard State
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